SIGNADORE
Signadore
Exposition temporaire pour le festival BD à Bastia, édition 2024
Synopsis
Pendant le festival, il y a deux façons d’accéder à l’exposition Signadora : En montant l’escalier venant de la galerie Una Volta, ou par l’escalier Vezzani. Dans le synopsis qui suit, c’est cette dernière possibilité qui est prise en compte.
Passant la petite porte qui s’ouvre sur la gauche dans l’escalier Vezzani, le visiteur entre dans une petite pièce, faiblement éclairée. Les murs sombres dévoilent, par endroits, des textures usées, des patines élimées, des surfaces égratignées... Les parois qui cernent la salle ont de l’épaisseur, elles témoignent d’un temps long, elles évoquent – en creux – d’autres présences, qui ont laissé des traces.
Par touches, ce décor rappelle l’univers domestique : Une méridienne, une console appuyée au mur, un luminaire à la lueur timide, un motif de papier peint... Tout le premier niveau de l’exposition part d’un univers quotidien / familier – mais, si on y prête attention, l’ensemble se décale légèrement, et la magie, le sortilège, l’envoûtement, l’ésotérisme s’y invitent.
Dans cette première salle, en écho à la noirceur de l’album qui y est associé (Les filles de Salem), le visiteur découvre, dans un angle de la salle, un petit fauteuil calciné (le motif du feu revient dans quasi tous les albums de cette sélection, tantôt comme pouvoir, tantôt comme menace).
On se faufile sous une arcade pour continuer le parcours, face à une cloison à mi-hauteur se laquelle le titre de l’exposition se déploie.
La seconde salle du premier étage est obscure elle aussi. L’accentuation lumineuse sur les œuvres les présente comme suspendues dans le vide. En explorant cet espace qui semble, première vue, sans surprise, on découvre, par bribes, des allusions au monde de la sorcellerie. Quelques objets dispersés de façon étrange sur le plateau d’une coiffeuse ; un masque grotesque qui toise le visiteur, adossé à un mur ; une collection de bougies à moitié consumées et difformes ; L’irisation d’une lumière à travers des bocaux colorés...
Rien d’effrayant, mais plutôt une étrangeté qui innerve le lieu. On joue à compléter cette histoire à trous, à imaginer la raison d’être de tous ces fragments : Malédiction ? Charme ? Chamanisme ? Spiritisme ? L’imagination de chacun est mise à contribution.
Les œuvres sont présentées en cadres de bois, selon un accrochage régulier. Les ensembles ‘œuvres + notes sur les albums + cartels’ sont méticuleusement organisés : Effets de symétrie, compositions centrées... confèrent aux images un statut un peu mystérieux (l’image magique n’est pas là pour faire joli, mais parce qu’elle est utile).
Les textes sont écrits en blanc sur fonds noirs. Les photos présentant les auteurs sont voilées, et donnent des personnes une image un peu spectrale.
Une longue cloison oblique barre la salle. Dans son épaisseur, des œuvres sont présentées, comme dans des châsses. Le côté massif de cet ouvrage évoque aussi la palissade, la fortification. On pressent qu’il marque une frontière.
En contournant ce bloc, on découvre le chemin qui mène à l’étage ; passage étroit, un rien inquiétant, qui augure – peut-être – un ailleurs hostile, des confins dangereux...
Une assemblée / nuée de petites effigies grossièrement réalisées en branches, ficelle et fil de fer encadrent la marche du visiteur, alors qu’il gravit l’escalier. En haut, un grand visuel montre un bel arbre sur ciel nocturne. Cela annonce l’atmosphère se la salle du deuxième étage.
Passée la chicane qui termine l’escalier, le visiteur avance dans une salle aux contours irréguliers, mais dont le centre est largement dégagé. Le plafond voûté est d’un bleu nuit, qu’on a la sensation d’observer à travers les feuillages. Au sol, de petits graviers crissent sous les pas. Contrairement à l’étage inférieur, on est ici en extérieur nuit. Des bruits d’animaux et d’oiseaux entourent le public.
L’ensemble est d’une tonalité apaisante, accueillante. Il règne une quiétude dans cette salle ; l’inquiétante étrangeté du début du parcours a disparu. Cette forêt, cette clairière est un lieu de vie, de ressource, de curiosité et d’apprentissage (contrairement à ce que l’on avait pu supposer).
En fond de salle, un grand mur fait face au visiteur. Comme un épouse la courbe du plafond voûté, il a la forme d’une stèle, ou d’un retable. Les planches qui y sont présentées sont rétroéclairées, on dirait des vitraux. Cette mise en lumière particulière marque le point de retour du parcours.
Graphisme
Les bios des auteurs, les notes sur les albums et les cartels ont un fond noir. Les textes sont écrits en défonce de blanc, avec une typo à la graisse suffisamment épaisse pour être bien lisible.
La plupart des compositions sont centrées, mais certaines font exception, et dans ce cas les blocs de texte jouent avec les éléments graphiques un peu énigmatiques qui ponctuent les formats. Comme des annotations, elles suggérent un sens caché au texte.
Les photos des auteurs sont très retouchées. Floutées, texturées, leur traitement rappelle les clichés de mauvaise qualité qui "attestent" de la présence d'ectoplasmes ou de manifestations surnaturelles, sur des documents de provenance plus ou moins fiable.
enance plus ou moins fiable.