AU FIL DES MOTS
Série animée documentaire
co produite par Corner Prod et Les Nouveaux Jours productions
Écriture : Catherine Malaval
Voix : Peggy Martineau
Sound Design : Eric Heber-Suffrin
L'attrait des mots
Dans mon métier de scénographe, on écrit beaucoup. Car le projet s'appuie, la plupart du temps, sur un récit qui trouve son essence dans les mots.
Chaque thématique abordée contient son propre champ lexical, que j'explore avec jubilation / délectation. Le point de départ proposé par Corner
prod est l'occasion d'utiliser les mots comme matière première, de les placer au cœur du projet. M'intéresse également la perspective de mettre
en images à la fois des concepts un peu abstraits (linguistiques, historiques, moraux, politiques ?) et des situations très concrètes
(gestes artisanaux, mimiques expressives, interactions vives entre les personnages...).
Texte, image, mouvement
Les formes courtes, au rythme calé sur la voix,
sont pour moi très intéressantes à réaliser : Le tempo des animations est organisé en fonction de la 'musique' vocale prononcée en off.
Contretemps ou synchronisation, décalages, contrastes dans les cadences... toutes ces variables aident à imaginer le contenu des plans vidéos,
en adéquation avec le propos scientifique. Certains décors sont réalisés d'après photos, pour ancrer précisément le récit dans des lieux bien
incarnés : Quand le propos fait allusion à un site en particulier, à un monument, un paysage....
Le dessin en est à la fois stylisé
mais rigoureusement documenté. Cependant, pour ces fonds de scène, les couleurs ne sont pas réalistes, mais décalées – comme enveloppées d'une
lumière spécifique, soumises à un climat, associées à une certaine heure du jour. Cela pour éviter la tonalité 'image ancienne' que pourraient
inspirer l'encre et le lavis travaillés ensemble, pour donner au dessin une portée contemporaine, moderne.
Personnages
Les mots choisis sont plutôt anciens,
mais l'approche esthétique se veut résolument actuelle. Pour ce faire, le design des personnages tient davantage du cartoon que de la représentation
réaliste. Les corpulences, les statures, les silhouettes change d'un personnage à l'autre – Surtout, chacun se distingue des autres grâce à un attribut,
qui campe son rôle en même temps qu'il le rend facilement reconnaissable.
Pour les références historiques, ces détails permettent d'attacher
l'action à une période précise (sans reconstitution historique exhaustive). On a le sentiment d'avoir affaire à une troupe d'acteurs, qui interprètent
l'histoire. Cela permet de réaffirmer la contemporanéité du point de vue (le commentaire scientifique est écrit aujourd'hui) et d'en proposer une
illustration visuelle un peu décalée.
La simplicité anatomique des personnages donne une certaine liberté pour varier les mouvements des personnages.
On ne procède pas par motion capture, mais en dessin, qui passe par une documentation du geste, une stylisation, pour ensuite en tirer une chorégraphie
et une gestuelle intéressantes. Échelle des dessins – dessiner sur petits formats Les images sont dessinées assez petites, ce qui permet de travailler
le trait avec nervosité et énergie. Cette vivacité d'écriture se retrouve ensuite dans les plans animés, un peu accentuée même si les dessins sont agrandis au compositing. .