Raphaël Lerays

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Raphaël Lerays
46 rue Chanoine Larose
44100 Nantes (France)


PLUMES DE DINOSAURES !

EXPOSITION TEMPORAIRE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE NANTES



Les images que montrent les fossiles sont belles. Comme celles qui composent les herbiers des botanistes, elles renferment une sorte d’ambiguïté, à mi-chemin entre le dessin en deux dimensions et l'être vivant pétrifié.

Les formes incrustées dans la pierre témoignent indubitablement de la présence de l'animal ou de la plante ; en même temps, les vestiges en sont stylisés, déformés, et plus rien — biologiquement et chimiquement parlant — ne subsiste de la vie. C'est l'image d'un animal, et en même temps l'animal lui-même.

Notre projet scénographique prend acte de cette étrangeté, de cette ambivalence et de cette beauté, et en fait le point de départ d'une promenade au cœur de la richesse graphique des fossiles.

De façon contradictoire, les dinosaures fossilisés paraissent parfois plus vivants que les spécimens reconstitués, qui adoptent parfois des postures assez statiques. Parce que les mouvements géologiques leur ont imprimé un déhanchement, une contorsion, des désaxements... certains semblent danser ou bondir.

Comme les instantanés photo, où la pause ne ressemble pas forcément à l'idée que l'on se fait schématiquement d'un geste. C'est cette évocation de la vie, figée dans la pierre mais tellement expressive, que le dispositif scénographique détourne pour plonger le visiteur dans un paysage original.

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Une référence graphique : La Chine

La province du Liaoning est un gisement de fossiles de dinosaures à plumes. Pour que l'origine des créatures présentées imprègne discrètement l'ambiance de l'exposition, la référence à l'imagerie chinoise accompagnera la visite.

Le dessin animalier hante la peinture chinoise depuis longtemps ; d'autre part la façon dont la peinture paysagère chinoise gère la profondeur de champ, ou donne en quelques touches de pinceau à voir des lieux épurés et puissants, pourra être transposée à certains contenus graphiques de l'exposition.

Plus anecdotiquement, le dinosaure à plumes peut, par certains aspects, faire penser aux dragons, eux-mêmes emblématiques de la mythologie chinoise. S'il s'agit évidemment de ne pas laisser confondre un microraptor et un dragon, pour s'en tenir strictement au contenu scientifique, ces passerelles de sens nous semblent importantes à prendre en compte.

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Synopsis de l'exposition

Entrée >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

L'accès à l'exposition semble quasi caché par un bloc qui en obstrue l'entrée. Mais ce front oblique, d'un rouge profond, est orné d'un visuel étrange, trace fantomatique d'une créature inconnue (un grand dessin issu du détourage d'un fossile, appliqué à la peinture argentée sur le mur), qui suscite la curiosité.

Ce sas d'entrée un peu en diagonale évoque la compression, l'enfouissement, le cisaillement... contraintes qui contribuèrent à l'apparition des fossiles. Sur les parois de cette chicane, une frise chronologique présente les périodes géologiques ; plus loin, une carte montre la configuration des continents au jurassique, avec repérage clair des gisements de fossiles.

Thème I >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

Au sortir de cette chicane, le visiteur longe une paroi dont les reliefs accidentés suggèrent un déplacement tectonique, ligne de démarcation entre l'accès et la suite de l'exposition. Cette perspective mène au premier fossile de l'exposition, flanqué à sa gauche d'une animation sur l'évolution de la planète terre en 200 millions d'années, et de grands textes présentant le contexte du projet.

Thème II >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

La première salle est ordonnée avec soin, surtout comparée à la zone de turbulences que le visiteur a traversé. On identifie immédiatement une série de vitrines “classiques” d'un muséum d'histoire naturelle. La pièce est plongée dans une pénombre feutrée. Les meubles sont de bois sombre, leurs lignes sont sobres et discrètes, ils servent d'écrins aux pierres fossiles, qui sont enchâssées sous vitrine, et éclairées avec soin. La plupart sont inclinés vers le public, à 45°, pour une meilleure visibilité des détails par tous. Les fossiles sont regardés comme des objets précieux, uniques, presque magiques. Reliques de temps immémoriaux.

Mais l'ombre portée de certaines créatures semble faire irruption de la pierre, elle déborde, s'étale en arrière-plan sur les murs et les plafonds, moins sage que son double minéral : Derrière chaque fossile ou presque, un projecteur équipé d'un cache ou d'un miroir peint projète la trace de l'animal, agrandie, parfois légèrement floutée. Les projections se mêlent les unes aux autres.

Les deux registres, vie et mort, élan et pétrification, qui cohabitent inextricablement dans les fossiles, sont dissociés par le dispositif scénographique. Comme une clef de lecture proposée au visiteur.

Visuellement, cette première partie de l'exposition est directement issue de l'univers des fossiles : Expressivité des poses, contorsions, impression d'un mouvement “arrêté en plein vol”, plus que de corps ensevelis... Les représentations qui colonisent les parois de la salle et campent le décor sont, comme les fossiles, à la fois très réalistes et stylisées. Elles documentent exactement la faune et la flore de circonstance, mais elles sont emplies de vie, de mouvement.

Elles évoquent la luxuriance, la sauvagerie (au sens premier du terme). Un paysage imaginaire mais plausible est donc généré par collages de fossiles : Les projections des ombres de dinosaures se mêlent, se regardent, se poursuivent sur fond de paysage jurassique, entièrement réalisés par détournements et assemblages d'images documentaires correspondant au contexte de l'exposition.

Les plumes sont mises en valeur par le graphisme : Elles sont “dessinées” sur les murs avec des encres aux teintes vives, insistant sur la spécificité des dinosaures de l'exposition. (Voir exemples en couvertures de ce dossier).

En jouant sur le réglage de la netteté des projecteurs, on peut suggérer une profondeur de champ sur ces paysages muraux. L'oeil percevra naturellement les formes nettes comme étant proches, et les motifs flous comme éloignés.

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Ecouter l'exposition >

Pour donner davantage de vie à cet environnement graphique, une composition sonore est diffusée dans la pièce. A faible volume, et répartie de façon harmonieuse dans l'espace, on perçoit des sons évoquant la vie animale en liberté, un bruissement de feuillage, un battement d'ailes, voire des cris de dinosaures si de telles reconstitutions existent. L'ensemble sera une allusion assez libre au paysage de l'époque des microraptors (comme pour le graphisme), pas ultra réaliste, avec peut-être quelques éléments harmoniques ou mélodiques.

Thème III >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

Passant un encadrement de porte, le visiteur entre dans la seconde salle. De suite, son attention est captée par deux grands fossiles en vitrine, qui occupent le centre de la pièce. Dans un second temps, on s'aperçoit que le plan de cette salle est plus chaotique que celui de la précédente. Il y a des recoins à explorer, des éléments à contourner... Sur la droite et au fond, le plafond est légèrement rabaissé, et invite à l'investigation. Tout n'est pas dévoilé d'emblée : c'est en fouillant ça et là que le visiteur-paléontologue débusquera les fossiles de ce second chapitre du parcours. Les pièces présentées ici sont assez petites (insectes et plantes), et peuvent sembler plus quelconques. Pour relancer l'intérêt que le public leur porte, cette partie de l'exposition met l'accent sur l'exploration, la découverte, la surprise...

Les parois qui cernent cette pièce sont creusées de petites niches, dans lesquelles sont présentés les objets. Ces niches sont disposées de façon assez régulière, et ne contiennent pas toutes un fossile. L'exploration suggère donc que d'autres découvertes restent à faire, que la terre regorge encore de trésors enfouis, et que toutes les pièces du puzzle ne sont pas encore connues des scientifiques à ce jour.