Raphaël Lerays
Scénographe
Dessinateur
Réalisateur
Animation
Scénographie
Dessin
@
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LA FABRIQUE DES FUTURS
BENJAMIN PERET
2019
DE L'AMOUR
POM POM POMMES
MAISON DE L'ERDRE
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EN REMONTANT LA VILAINE
AU FIL DES ARAIGNEES
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DEPASSER, SE DEPASSER
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PLUMES DE DINOSAURES #2
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MOULIN DU RITOIR - GFX
MOULIN DU RITOIR - SCENO
MOULIN VILLEVEQUE #2
MOULIN VILLEVEQUE #1
A CHEVAL SUR LA LUNE
ATELIER THEATRE
L'HOMME QUI AVAIT PERDU...
QUELQUES DESSINS ANIMES...
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CHATEAU D'OUDON - DESSINS
CHATEAU D'OUDON - SCENO
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2010
JACQUES DEMY
64 LIVRES D'ARTISTES
3 MIN 14 SEC 16 IMG
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LE VELO D'ADELE
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2005
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PERRIERES > APS
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2001
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LULU
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CHAUMONT 1
1999
C42
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STRIP TRIPS
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VIDEOS #2
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TELECHARGEMENTS
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Raphaël Lerays
46 rue Chanoine Larose
44100 Nantes (France)
UN NANTAIS NOMMÉ JACQUES DEMY
En collaboration avec Hélène Charron
Assistance au montage : Patricia Barakrok
Programmation & intégration vidéo : Alain Le Foll
—
SYNOPSIS DE L'EXPOSITION
Le projet rend compte de la dimension composite du travail de Jacques Demy, qui mêle intimement écriture, technique de la scène, dessin, composition musicale, etc.
Pour parler d'un artiste complet, dont chaque face est indissociable des autres, il nous a semblé important de penser un projet qui ne soit pas monolithique, mais donne à entrevoir la démarche créatrice de cet auteur dans sa complexité, son ambiguïté parfois.
Dehors
Dès l'approche de la salle d'exposition, un halo coloré signale la manifestation au public qui traverse le hall des escaliers mécaniques. Une lumière aux couleurs vives nimbe la devanture de l'espace Jacques Demy, et des faisceaux lumineux évoquant ceux des projecteurs de cinéma, avec ce léger scintillement produit par l'obturateur, quadrillent le sol et les murs. Ces faisceaux écrivent le titre de l'exposition en lettres lumineuses.
À l'entrée et au rez-de-chaussée
Un prisme, un cocon à facettes multicolores et chatoyantes irise donc la zone d'accès à la galerie. Le public pénètre dans un univers très coloré, aux reflets complexes, générant d'innombrables jeux de lumière et de transparence.
Poursuivant sa route au cœur de ce miroitement qui semble avoir cristallisé, le visiteur accède à une allée qui serpente à travers tout le volume de la salle d'exposition.
Il quitte l'ambiance chamarrée qui initie le parcours pour celle, plus neutre, d'une galerie longue et étroite qui prolonge la volumétrie du prisme de l'entrée. Sur les parois de ce passage, disposées sous forme de frise, sont racontées les biographies de quelques personnages emblématiques de l'univers de Jacques Demy. Accompagnant la marche du public, les destinées de ces personnages s'entrelacent, se frôlent parfois sans se rencontrer, décrivant un temps qui embrasse toute la carrière du cinéaste nantais. Silhouettes détourées, photos de films ou autres, ces figures mènent bel et bien leur existence propre qui se poursuit au-delà des films. Ce kaleïdoscope se propose, en guise de colonne vertébrale
de l'exposition, de reconstituer graphiquement le « méta film » dont rêvait peut-être Jacques Demy en tissant patiemment ce réseau complexe de destins.
« Le rêve de Jacques Demy est […] aussi le grand rêve balzacien du puzzle dont chaque film serait une pièce qui éclaire le sens de l'ensemble en même temps qu'elle en tire une partie du sien. De cette volonté naît le réseau complexe de ramifications qui relie ses films les uns aux autres [...] »
(in Jaques Demy, les racines du rêve, Jean Pierre Berthomé, L'Atalante, 1982)
C'est comme le générique d'un film choral, ou le préambule à certaines œuvres romanesques, qui en présente les protagonistes principaux et récurrents.
Ça et là, l'enveloppe de ce couloir est ouverte. Comme en faisant un pas de côté, le visiteur s'échappe de la « grande histoire » pour explorer plus précisément une des nombreuses facettes de l'oeuvre de Jacques Demy.
Trois salles sont ainsi accessibles, pour les trois films « nantais » de Jacques Demy que sont Lola, Une chambre en ville et Jacquot de Nantes. Les volumes de ces pièces adjacentes sont simples, et présentent des images et objets de manière sobre. La singularité des 3 univers filmiques est toutefois mise en valeur par une coloration caractéristique des éclairages, et de larges éléments graphiques à l'échelle 1:1,
tous issus de la filmographie de Jacques Demy ou du travail de ses plus proches collaborateurs, notamment Bernard Evein. Chacun de ces univers est un voyage, et sert de point d'appui pour évoquer diverses
thématiques de l'exposition.
Le public, une fois chaque incursion terminée, retourne dans l'allée principale. Il a exploré la pièce comme on le faisait d'un entresort dans les anciennes fêtes foraines, ou comme on entrerait clandestinement dans la chambre d'un inconnu en son absence...
En plusieurs points de cette déambulation, le visiteur aperçoit un grand écran de cinéma (5mx3m), pendu longitudinalement dans la grande salle.
Des extraits de films y sont projetés, sans le son. Le montage entre les séquences est cut, et passe d'une œuvre à l'autre de façon imprévisible.
À un endroit, le couloir central fait un dernier coude et mène le public derrière l'écran géant. Là, il se trouve au pied d'une façade de cinéma. Un haut mur peint en noir, des cadres présentant une série d'affiches (l'intégrale de Jacques Demy !), des portes noires elles aussi, le tout surligné par une rampe lumineuse en grosses ampoules... Une version stylisée et stéréotypée du cinéma nantais dans lequel le petit Jacquot a passé tant de temps, révélée au public de l'exposition comme une coulisse, un envers du décor.
[à propos du théâtre municipal Graslin]
« J'avais été fasciné, complètement. […] Le rideau rouge, et l'or, et les lumières étincelantes, et le rideau de fer qui tombait après le rideau de velours... […] Je restais longtemps après tout le monde car j'avais vu une fois que le rideau de fer se relevait et découvrait la scène vide, quelques machinistes qui travaillaient et le mur du fond. Et ça me semblait la plus grande jouissance qui soit de voir ce qui se passait derrière... Je pense que c'est la clef de tout, que c'est à partir de là que tout s'est décidé inconsciemment. »
(Jacques Demy, in Jaques Demy, les racines du rêve, Jean Pierre Berthomé, L'Atalante, 1982)
À l'étage
On monte par l'escalier du fond, et on traverse la petite passerelle qui surplombe la salle « Jacquot de Nantes ». De part et d'autre pendent de lourds rideaux de scène, qui encadrent la marche jusqu'au « salon d'écoute ».
C'est une pièce assez basse, moquettée du sol au plafond, flanquée sur la droite d'un grand sofa qui invite à se poser un moment. Au-dessus du sofa, une grande vitre donne un point de vue inédit sur la salle d'exposition, en contrebas. Cet endroit est un peu étrange, un peu ambivalent, cabine de projection et studio d'enregistrement à la fois. Quand on se place
face à la vitre, on peut regarder tout à loisir des extraits de films de Jacques Demy, dont la bande son est diffusée en direct par des hauts-parleurs dans le salon.
Le visiteur est invité à choisir les extraits lui-même, au moyen d'une interface intuitive et ludique (gros boutons poussoir, rappelant ceux d'un équipement audio professionnel). Chacun s'improvise projectionniste, diffuse sur l'écran les extraits de son choix, s'invente une programmation musicale.