Raphaël Lerays

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Dessinateur
Réalisateur
magicien


Animation
Scénographie
Dessin
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Raphaël Lerays
46 rue Chanoine Larose
44100 Nantes (France)


PIERROT

Film d'animation d'après un conte de Guy de Maupassant, Pierrot, extrait des Contes de la bécasse.

En sélection numérique au festival de Clermont-Ferrand en janvier 2003



La manière de procéder est surtout intuitive : Ce projet m’ayant donné une occasion de travailler la vidéo avec des moyens numériques, j’ai tenu à ce que ce soit la pratique, l’empirisme et l’expérience qui décident de tout. Une des particularités les plus intéressantes des outils de montage numérique est justement de permettre de retoucher ce que l’on fait autant de fois qu’on le désire. Cela permet de s’autoriser beaucoup d’erreurs dans un premier temps, qui seront ensuite corrigées...

Je n’ai pas beaucoup expérimenté le montage vidéo analogique, mais je sais qu’il exige de la part du manipulateur une rigueur énorme, car chaque correction majeure produit une copie de la version précédente, qui perd nécessairement en qualité. Pour cette raison, et aussi pour gagner du temps (les studios de montage coûtent cher), l’ensemble du projet doit être écrit avant de commencer à monter (et, pour d’autres raisons, avant même de commencer à tourner dans la plupart des cas).

Le montage numérique offre l’opportunité de se libérer de ce canevas initial, issu d’un projet mental. Parce qu’on peut recaler cent fois une image dont on n’est pas satisfait, tout d’un coup on ressent une grande part de jeu dans l’acte de monter. Le fait de se tromper n’est plus un problème, il ne coûte rien, il n’entrave pas la qualité du produit final...

Pour accuser le trait, j’ai donc décidé de me laisser guider par le dessin autant que par le texte de Maupassant. En sachant que, grâce à l’outil informatique, cette manière de travailler pourrait être tenue jusqu’à la fin du projet (qu’elle ne se limitait pas à une première étape de recherche, d’esquisse), j’ai pensé qu’il serait intéressant de voir où me mènerait un processus de travail essentiellement basé sur l’action, plus que sur la réflexion. Sur la pratique, l’apprentissage plutôt que sur l’anticipation du travail à venir.

Je travaille sur ma planche à dessin, avec une petite table lumineuse et quelques outils. Dans un autre coin de la pièce il y a un ordinateur, sur lequel je scanne, je compile, je monte au fur et à mesure que les dessins sont  prêts. J’ai un petit enregistreur minidisc pour sampler tous les sons dont j’ai besoin... Toutes les phases de travail sont imbriquées, je passe d’un outil à l’autre, chacun me donne de nouvelles envies, me pose de nouvelles questions et modifie mon attitude vis-à-vis des autres... Et je ne sais pas où je vais, je n’ai pas de plan de route préétabli; J’ai envie de me laisser surprendre par ce que je fais, de ne pas savoir ce que je vais dessiner le lendemain, de pouvoir effacer ce que j’ai produit la veille.

Cette façon de travailler est assez nouvelle pour moi, et un peu inhabituelle dans le cadre d’un réalisation vidéo. Mais je pense qu’elle se rapproche en de nombreux points du rapport qu’ont certains musiciens à leur pratique. Je pense que pour beaucoup d’entre eux, faire de la musique, avant même de penser à en composer, c’est pratiquer la musique, expérimenter le rapport de son propre corps à un instrument; Prendre du plaisir à utiliser cet instrument; Privilégier d’abord le faire, avant le prévoir.

Dans la pratique architecturale, pour des raisons matérielles évidentes, il est souvent difficile de pratiquer régulièrement la mise en oeuvre des matériaux, l’organisation des volumes... Ce qui fait que l’enseignement est tout entier tourné vers la technique du projet.

En scénographie, j’ai la sensation qu’il est plus courant que différents corps de métier se concertent réellement dès la genèse d’un projet (Scénographe, metteur en scène, acteur, technicien, musicien, graphiste...), mais les conditions matérielles de notre formation ne nous offraient pas la possibilité d’éprouver complètement ces échanges. Donc, pour le petit projet qui vient clôturer le DPEA, je me suis pris au jeu de ne travailler qu’à partir du faire, de la pratique quotidienne d’un outillage, d’un texte; En supposant que là résidait peut-être une réelle nouveauté, étant donné que bon nombre des projets précédents, et ceux traités en architecture pareillement, prenaient fin justement quand il s’agissait de faire.

Les images du film suivent une voix off qui raconte l’histoire écrite par Guy de Maupassant. Pour le tempo de plans, l’emplacement des coupures, la référence choisie est la prise de vue au caméscope. Parfois, il y a beaucoup de choses dans le champ, parfois la caméra ne saisit pas grand chose d’intéressant, ou bien la fin d’une action est enlevée...

Comme le texte de Maupassant décrit un quotidien somme toute assez banal, j’ai eu envie de faire évoluer Rose et Madame Lefebvre dans un univers assez naturel, proche du nôtre, on pourrait dire quelconque. Pour cette raison, j’ai cherché à ce que les prises de vue ne paraissent pas toujours très bien maîtrisée, comme si elles se bousculaient parfois pour suivre la voix du narrateur, ou d’autres fois s’étiraient en longueur comme pour surveiller quelque chose qui ne vient pas...

Le son de chaque plan appartiendra donc à lui et à lui seul: il mime le son qui aurait été là, in situ, si quelqu’un avait réellement filmé l’action que les dessins montrent. Je pense que ce parti pris rendra plus dynamique le collage des cuts les uns après les autres, et qu’il peut me mener, bon an mal an, à une bande sonore originale, qui aura une part d’autonomie vis-à-vis de la voix off, sans seulement paraphraser les actions que le texte énumère.