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PIERROT
Film d'animation d'après un conte de Guy de Maupassant, Pierrot, extrait des Contes de la bécasse.
En sélection numérique au festival de Clermont-Ferrand en janvier 2003
—
La manière de procéder est surtout intuitive : Ce projet m’ayant donné
une occasion de travailler la vidéo avec des moyens numériques, j’ai
tenu à ce que ce soit la pratique, l’empirisme et l’expérience qui
décident de tout. Une des particularités les plus intéressantes des
outils de montage numérique est justement de permettre de retoucher ce
que l’on fait autant de fois qu’on le désire. Cela permet de
s’autoriser beaucoup d’erreurs dans un premier temps, qui seront
ensuite corrigées...
Je n’ai pas beaucoup expérimenté le montage vidéo analogique, mais je
sais qu’il exige de la part du manipulateur une rigueur énorme, car
chaque correction majeure produit une copie de la version précédente,
qui perd nécessairement en qualité. Pour cette raison, et aussi pour
gagner du temps (les studios de montage coûtent cher), l’ensemble du
projet doit être écrit avant de commencer à monter (et, pour d’autres
raisons, avant même de commencer à tourner dans la plupart des cas).
Le montage numérique offre l’opportunité de se libérer de ce canevas
initial, issu d’un projet mental. Parce qu’on peut recaler cent fois
une image dont on n’est pas satisfait, tout d’un coup on ressent une
grande part de jeu dans l’acte de monter. Le fait de se tromper n’est
plus un problème, il ne coûte rien, il n’entrave pas la qualité du
produit final...
Pour accuser le trait, j’ai donc décidé de me laisser guider par le
dessin autant que par le texte de Maupassant. En sachant que, grâce à
l’outil informatique, cette manière de travailler pourrait être tenue
jusqu’à la fin du projet (qu’elle ne se limitait pas à une première
étape de recherche, d’esquisse), j’ai pensé qu’il serait intéressant de
voir où me mènerait un processus de travail essentiellement basé sur
l’action, plus que sur la réflexion. Sur la pratique, l’apprentissage
plutôt que sur l’anticipation du travail à venir.
Je travaille sur ma planche à dessin, avec une petite table lumineuse
et quelques outils. Dans un autre coin de la pièce il y a un
ordinateur, sur lequel je scanne, je compile, je monte au fur et à
mesure que les dessins sont prêts. J’ai un petit enregistreur
minidisc pour sampler tous les sons dont j’ai besoin... Toutes les
phases de travail sont imbriquées, je passe d’un outil à l’autre,
chacun me donne de nouvelles envies, me pose de nouvelles questions et
modifie mon attitude vis-à-vis des autres... Et je ne sais pas où je
vais, je n’ai pas de plan de route préétabli; J’ai envie de me laisser
surprendre par ce que je fais, de ne pas savoir ce que je vais dessiner
le lendemain, de pouvoir effacer ce que j’ai produit la veille.
Cette façon de travailler est assez nouvelle pour moi, et un peu
inhabituelle dans le cadre d’un réalisation vidéo. Mais je pense
qu’elle se rapproche en de nombreux points du rapport qu’ont certains
musiciens à leur pratique. Je pense que pour beaucoup d’entre eux,
faire de la musique, avant même de penser à en composer, c’est
pratiquer la musique, expérimenter le rapport de son propre corps à un
instrument; Prendre du plaisir à utiliser cet instrument; Privilégier
d’abord le faire, avant le prévoir.
Dans la pratique architecturale, pour des raisons matérielles
évidentes, il est souvent difficile de pratiquer régulièrement la mise
en oeuvre des matériaux, l’organisation des volumes... Ce qui fait que
l’enseignement est tout entier tourné vers la technique du projet.
En scénographie, j’ai la sensation qu’il est plus courant que
différents corps de métier se concertent réellement dès la genèse d’un
projet (Scénographe, metteur en scène, acteur, technicien, musicien,
graphiste...), mais les conditions matérielles de notre formation ne
nous offraient pas la possibilité d’éprouver complètement ces échanges.
Donc, pour le petit projet qui vient clôturer le DPEA, je me suis pris
au jeu de ne travailler qu’à partir du faire, de la pratique
quotidienne d’un outillage, d’un texte; En supposant que là résidait
peut-être une réelle nouveauté, étant donné que bon nombre des projets
précédents, et ceux traités en architecture pareillement, prenaient fin
justement quand il s’agissait de faire.
Les images du film suivent une voix off qui raconte l’histoire écrite
par Guy de Maupassant. Pour le tempo de plans, l’emplacement des
coupures, la référence choisie est la prise de vue au caméscope.
Parfois, il y a beaucoup de choses dans le champ, parfois la caméra ne
saisit pas grand chose d’intéressant, ou bien la fin d’une action est
enlevée...
Comme le texte de Maupassant décrit un quotidien somme toute assez
banal, j’ai eu envie de faire évoluer Rose et Madame Lefebvre dans un
univers assez naturel, proche du nôtre, on pourrait dire quelconque.
Pour cette raison, j’ai cherché à ce que les prises de vue ne
paraissent pas toujours très bien maîtrisée, comme si elles se
bousculaient parfois pour suivre la voix du narrateur, ou d’autres fois
s’étiraient en longueur comme pour surveiller quelque chose qui ne
vient pas...
Le son de chaque plan appartiendra donc à lui et à lui seul: il mime le
son qui aurait été là, in situ, si quelqu’un avait réellement filmé
l’action que les dessins montrent. Je pense que ce parti pris rendra
plus dynamique le collage des cuts les uns après les autres, et qu’il
peut me mener, bon an mal an, à une bande sonore originale, qui aura
une part d’autonomie vis-à-vis de la voix off, sans seulement
paraphraser les actions que le texte énumère.
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